Le parti des chasseurs prêt à rejoindre la majorité

Publié le par J-MENECHAL


LE FIGARO.  CPNT était associé au MPF de Philippe de Villiers pour les européennes. Que pensez-vous de son ralliement à l'UMP ?

 

Frédéric NIHOUS.  Je ne suis pas surpris et je le comprends. Philippe de Villiers m'en avait parlé juste après les européennes. Sa décision de rejoindre la majorité est courageuse, pragmatique et lucide. L'avenir nous dira si ce choix est efficace. En tous les cas, celui de l'autonomie et de l'indépendance était devenu trop difficile. Seul, on ne peut plus rien faire. Soit on est condamné à la marginalité, soit on s'agglutine à un gros parti.

 

À vous entendre, on a l'impression que CPNT s'apprête à rejoindre la majorité. Avez-vous des contacts avec l'UMP ?

 

Oui. Les discussions sont en cours. J'ai rencontré Xavier Bertrand en juillet. On a prévu de se revoir début septembre. CPNT est prêt à devenir un partenaire de l'UMP sur la base d'un accord programmatique gagnant gagnant. On ne prend pas le chemin de Canossa. On veut le règlement d'un certain nombre de dossiers auxquels on tient comme celui des dates d'ouverture de la chasse au gibier d'eau, celui de la sylviculture dans le sud-ouest ou encore la diversité agricole. Le secrétaire général de l'UMP s'est montré ouvert. Si ça marche, on intégrera le comité de liaison de la majorité présidentielle.

 

CPNT n'est donc plus un mouvement apolitique. Vous ne revendiquez plus une ligne «ni droite, ni gauche» ?

 

C'est vrai que nous nous sommes longtemps tenus à l'écart des partis politiques classiques. Mon prédécesseur Jean Saint-Josse, qui vient comme moi du RPR (Frédéric Nihous a été membre de la fédération RPR du Nord jusqu'en 1995, NDLR) revendiquait même une certaine méfiance. Jusqu'en 2004, on a pu afficher cette ligne et avoir des élus aux différentes élections. Mais depuis les modes de scrutin ont changé et ils sont défavorables aux petites formations comme la nôtre. En 1998, on avait obtenu 32 élus régionaux avec moins de voix qu'en 2004 où on n'en a eu aucun ! On se prend claque sur claque aux élections. Il faut donc savoir dire stop. En ralliant l'UMP, nous ne renions pas nos convictions.

 

Historiquement, CPNT rassemblait des chasseurs de droite et de gauche. Votre décision risque de mal passer ?

 

D'abord, la décision n'appartient pas à Frédéric Nihous. Je réunirai la direction de CPNT en septembre. Puis nous aurons un conseil national au mois d'octobre. J'ajoute qu'on a tendu la main à tout le monde. Le PS ne veut pas discuter avec nous. Seul l'UMP nous propose des choses. Dont acte.

 

Vous avez salué la création d'un ministère de l'Espace rural. Que pensez-vous des débuts de Michel Mercier ?

 

Nous réclamions la création de ce ministère depuis dix ans. Je constate que Nicolas Sarkozy tient cette promesse de campagne. Maintenant, on attend de savoir quelle sera la politique suivie. On aimerait surtout que le ministre sorte du bois, car il est un peu silencieux. J'espère qu'il a été nommé pour s'occuper de la ruralité et pas juste pour em… François Bayrou.

 

Source : Le Figaro

Propos recueillis par Bruno Jeudy.

Publié dans National

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